Conseils aux recrues

Celui qui ne se sent pas à l’aise avec le service militaire et qui recherche de l’aide pour ne pas le faire n’est ni une « mauviette » ni un flemmard mais quelqu’un de parfaitement normal. Ce qui nous parait au contraire moins normal est de se réjouir de passer 18 semaines à se rouler dans la boue  et à se laisser crier dessus.

Nous décrivons ici la meilleure façon d’éviter le service militaire. Si tu as besoin d’une aide supplémentaire ou autre, nous te conseillons volontiers individuellement. Les conseils sont gratuits et financés par les dons de nos membres et sympathisants.

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En principe, il existe deux possibilités pour quitter l’armée : Etre déclaré inapte et service civil.

Si tu ne veux pas continuer, il existe des directives de comportement simples pour éviter la proposition (être forcé à continuer).

Etre déclaré inapte

Si tu es inapte 1x, tu ne dois plus faire de service militaire et tu ne peux plus non plus faire de service civil, mais tu dois éventuellement faire de la protection civile. Si tu es inapte 2 fois ou 1 fois et que tu n’effectues pas ou pas assez de protection civile, tu dois payer la taxe d’exemption de l’obligation de servir. Celle-ci s’élève au minimum à 400 francs par an, ou à 3% du revenu imposable si celui-ci est supérieur.

En dehors des raisons physiques évidentes d’inaptitude, il existe principalement les possibilités suivantes :

Recrutement

Surtout si l’on a un caractère combatif et robuste, on peut se faire déclarer inapte gratuitement et facilement lors du recrutement. L’inaptitude n’est pas garantie, mais si cela ne fonctionne pas, il est toujours possible de recourir à une expertise psychologique. Et peut-être que l’on tire une certaine satisfaction à se mettre l’armée à dos avec son comportement. On reçoit pour le recrutement une solde et une indemnité pour perte de gain, peu importe si on est apte ou comment on se comporte.

L’idée est de faire comprendre aux autorités que l’on résisterait au service militaire, dans la mesure où cela est légalement possible, que l’on sait exactement jusqu’où l’on peut aller sans être puni et que l’on ne serait de toute façon pas une “bonne” recrue.

A cet égard, les éléments suivants peuvent par exemple s’avérer utiles :

  • Nichts unterschreiben, insbesondere kein Formular zur Einwilligung in eine Personensicherheitsprüfung.
  • Ne pas être sportif lors du test de fitness de l’armée
    • Saut en longeur sans élan : Les erreurs qui peuvent se produire sont, par exemple, les suivantes : Ne pas s’agenouiller assez bas, ne pas balancer les bras correctement, tomber en arrière quand on touche le sol, sauter légèrement de biais, sauter avec une jambe en premier au lieu des deux en même temps.
    • Jet du ballon lourd : Les erreurs qui peuvent se produire sont, par exemple, les suivantes : laisser tomber la balle en mousse positionnée entre les omoplates au moment de la lancer, la lancer en biais d’un côté, la lancer trop à plat, la lancer trop à pic, tenir la balle avec les doigts et la relâcher avec les doigts pendant le mouvement de poussée.
    • Equilibre sur une jambe : Les erreurs qui peuvent se produire sont, par exemple, les suivantes : réagir à un bruit et tourner la tête, s’imaginer que l’on bouge la tête par à-coups, sautiller, ne pas fixer de point, bouger légèrement la tête, déplacer le poids d’avant en arrière des orteils vers le talon ou le déplacer d’avant en arrière sur le côté du pied. On perd alors rapidement l’équilibre.
    • Test global de la force du tronc : Les erreurs qui peuvent se produire sont, par exemple, les suivantes : commencer trop bas ou trop haut, mettre les coudes trop en avant pour être de biais, rapprocher les bras (plus fatigant), lever les jambes beaucoup plus vite que ce qui est prescrit, oublier de lever les jambes, se laisser distraire par quelque chose (par ex. si quelqu’un dit quelque chose qui pourrait s’adresser à vous) et se laisser tomber sur le ventre, épuisé, tourner le bassin dans tous les sens, perdre l’équilibre.
    • Course d’endurance progressive : Les erreurs qui peuvent se produire sont, par exemple, les suivantes : Tout simplement ne pas être assez rapide, avoir un point de côté (lever les bras aide soi-disant à lutter contre le point de côté et signale aussi de manière pratique que l’on a un point de côté), devoir vomir, trébucher, lacets défaits, courir plus loin que nécessaire sur les lignes de virage.
  • Les ordres ne sont suivis que si l’on craint d’être puni autrement (on peut l’admettre).
  • Restrictions alimentaires (allergies, végétalisme)
  • Dire clairement ce que l’on pense de l’armée. On peut être insultant envers l’armée, tant que l’on fait attention à ne pas offenser une personne en particulier.
  • Tu peux tout simplement ignorer le fait que l’on pourrait également effectuer un service civil dans ton argumentation, ou argumenter de manière générale contre le service et le travail obligatoires.
  • Les drogues : Si l’on consomme des drogues douces (herbe, etc.), il est préférable d’en parler. Si l’on a déjà été sanctionné pour possession ou consommation de drogue, quelle qu’elle soit, ne pas hésiter à le mentionner. Attention bien sûr à ne pas avouer des délits pour lesquels on n’a pas encore été condamné ou que l’on aimerait contester.
  • Mentionner en détail les problèmes physiques que l’on a ou que l’on a déjà craint d’avoir.
  • Ne pas montrer de compétences sociales.
  • Porter un t-shirt du GSsA et en parler avec d’autres.

Expertise psychologique

Une expertise psychique avec une demande de réévaluation de l’aptitude peut être soumise à tout moment après le recrutement.

Si tu as un psychiatre ou un psychologue de confiance, le mieux est de le/la consulter. Peut-être que quelqu’un de ton entourage connaît un psychologue qui ne fait pas partie de la faction des casques d’acier, ou tu peux te faire recommander quelqu’un par ton médecin de famille. Si tu ne trouves personne, contacte-nous.

Selon le cas, les choses suivantes peuvent notamment contribuer à une inaptitude:

  • Tout type de maladie mentale pour laquelle tu as de toute façon déjà cherché de l’aide.
  • Anxiété et angoisse
  • Insomnie
  • Transpiration lorsque tu penses à ton service militaire
  • Crises de panique
  • Peur des armes à feu (pas seulement peur de s’en servir soi-même, mais aussi peur de les voir chez les autres – sinon, selon les cas, on te recommandera le service sans armes)
  • Ne peut pas voir le sang (nausées, vertiges, évanouissements ou autres)

Service civil

Sur le service civil

Dans le cadre du service civil, tu peux parfois effectuer un travail très utile auprès d’organisations et d’institutions d’utilité publique dans les domaines de la santé et du social, de la protection de l’environnement et de la nature, de l’agriculture ainsi que de la coopération au développement et de l’aide humanitaire.

Lorsque tu effectues un service civil, tu reçois la même compensation salariale que dans l’armée et la même protection contre le licenciement, ton employeur n’a pas le droit de te désavantager pour cette raison comme si tu allais à l’armée.

Tu trouveras des informations officielles sur le service civil sur le site de la Confédération et il existe également des associations qui s’occupent spécifiquement du service civil :

  • Zurich : www.civiva.ch, Fédération suisse pour le service civil CIVIVA, Gartenhofstrasse 7, case postale 9777, 8036 Zurich.
  • Lausanne : www.non-violence.ch, info@non-violence.ch, Centre pour l’action non-violente (CENAC), rue de Genève 52, 1000 Lausanne 9 ; téléphone 021 661 24 34

Passer de l’armée au service civil

La demande de passage au service civil peut être déposée tant que l’on est apte au service militaire, donc seulement après le recrutement. Mais ensuite, jusqu’à la fin de l’obligation de servir, on peut le faire à tout moment.

Le problème avec le service civil, c’est que le changement peut prendre jusqu’à environ 3 mois, que pendant ce temps tu es obligé de continuer ton service militaire et que tu dois effectuer au service civil 1,5 fois plus de jours de service qu’il n’en reste de ton service militaire. Donc, si tu as été condamné à continuer ou si tu as une fonction de cadre avec des jours de service supplémentaires pour une autre raison, ces jours seront également multipliés par 1,5.

Pour être admis au service civil, tu dois effectuer à temps et correctement une série d’étapes qui sont volontairement conçues de manière à ce qu’il soit facile de se tromper ou d’oublier.

  • Tu dois créer un compte sur le portail E-Zivi.
  • Le mot de passe pour ton compte te sera envoyé par la poste, compte donc 2 à 3 jours avant de pouvoir activer ton compte !
  • La demande pour le service civil se dépose en ligne via cette plateforme. Dès l’envoi de la demande, tu peux t’inscrire depuis ton compte pour une journée d’introduction dans ta région.
  • La journée doit être suivie dans les trois mois suivant le dépôt de la demande. Les journées d’introduction n’ont que lieu durant la semaine (hors week-end). Il faut donc prendre congé de l’école de recrues ou de ton cours de répétition (demande selon Art. 17a LSC). Le congé doit être accordé.  Le commandement militaire compétent ne peut refuser la demande de congé que si l’engagement s’étale sur moins de quatre semaines  (Art 26 al.3 OSCi). Il y a un nombre de participants limité pour chaque journée d’introduction. Il faut donc que tu t’inscrives rapidement après le dépôt de ta demande.
  • Après avoir suivi la journée d’introduction, tu dois confirmer ta demande dans les deux semaines qui suivent. Cela se fait à nouveau via le portail E-ZIVI.

Si tu déposes ta demande durant ton école de recrues, il est possible que tu sois convoqué à un entretien avec tes supérieurs. Cet entretien n’a absolument aucune influence sur ta demande de faire du service civil. La demande est traitée par les autorités civile et l’armée n’a pas son mot à dire à ce sujet-là. Il est probable que l’armée tentera de te décourager de faire du service civil et t’incitera à retirer ta demande. Durant un tel entretient, tu n’est aucunement obligé de fournir des informations et encore moins de justifier ton choix face à tes supérieurs. S’ils ne te laissent pas tranquille, dis simplement que tu as un conflit de conscience, pas besoin de plus d’arguments ! Il n’est toutefois pas nécessaire de justifier sa décision.

Proposition

Devenir cadre, non merci !

Chaque année, l’armée suisse doit trouver de nouvelles personnes pour occuper des fonctions de cadre. Mais comme il n’y a la plupart du temps pas assez de volontaires ou de personnes « qualifiées », des recrues sont souvent incitées à continuer l’armée. Il est recommandé d’être préparé à cette situation car elle peut arriver à n’importe qui ! Selon le droit militaire, tu peux être « tenu d’accepter un grade » (Art. 85 RSA). Mais si tu te comportes correctement, il y a de fortes chances pour que tu ne sois pas forcé de continuer.

40 % des recrues sont déjà présélectionnées pour grader lors du recrutement ! A partir de la 3e ou de la 4e semaine environ, sont établies des listes informelles portant sur les recrues qui sortent du lot. Les entretiens pour la montée en grade se tiennent dès la 4e semaine. La suite logique étant le choix des futurs cadres. Si tu es choisi, tu devras te rendre à l’école d’officiers. Il faut donc saisir les premières semaines d’école de recrues comme occasion pour prouver ton incapacité. Nous avons ici différents conseils qui devraient vous permettre d’y parvenir.

  • Sois un mauvais soldat
    • Montrer son manque de motivation dès le début de l’école de recrues.
    • Fais l’idiot. Tu dois suivre les ordres – tu ne dois pas les suivre intelligemment, tu ne dois pas réfléchir, tu ne dois pas demander si un ordre n’est pas clair. Tu peux mal comprendre les ordres. Il n’y a aucune raison pour que tu fasses plus que le minimum.
    • Ne pas montrer de compétences sociales. N’essaie pas d’agir en médiateur et motivateur de ta troupe, ou fais-le seulement quand aucun supérieur n’est présent. En effet, ce sont avant tout des compétences sociales et non militaires qui sont recherchées.
    • Demande les raisons des ordres, montre sans crainte des doutes sur la justification.
    • Faire peu cas de la hiérarchie, salue mollement et en silence au lieu de le faire de manière énergique.
    • Le désordre et le manque de discipline ne sont pas appréciés. Mais n’exagère pas, il est facile de démasquer quelqu’un qui surjoue.
    • Tout ce qu’on t’apprend, tu peux l’oublier ou t’en souvenir de manière erronée.
    • Restrictions alimentaires (allergies, végétalisme)
    • Les drogues : Si l’on consomme des drogues douces (herbe, etc.), il est préférable d’en parler. Si l’on a déjà été sanctionné pour possession ou consommation de drogue, quelle qu’elle soit, ne pas hésiter à le mentionner. Attention bien sûr à ne pas avouer des délits pour lesquels on n’a pas encore été condamné ou que l’on aimerait contester.
    • Mentionner en détail les problèmes physiques que l’on a, faire semblant de se lamenter.
  • Dis ce que tu veux (ou ne veux pas)
    • Si tu es convoqué à un entretien avec un supérieur, il se peut qu’il s’agisse d’un entretien pour devenir cadre. Fais mauvaise impression, n’utilise pas d’expression militaire et ne fais pas de proposition d’amélioration du service. Ne mentionne ni tes qualifications dans le civil ni tes plans d’avenir.
    • Pose la question du sens de tout cela. Montre ton opposition à l’armée par des signes distinctifs antimilitaristes. Tu peux par exemple porter un T-Shirt du GSsA lors des exercices sportifs.
    • Si on te demande si tu veux continuer l’armée, dis clairement non ! Dis de façon réfléchie et déterminée que tu ne vas pas continuer.
    • Dire clairement ce que l’on pense de l’armée. On peut tout à fait être insultant envers l’armée, tant que l’on fait attention à ne pas offenser une personne en particulier.
    • Si tu es menacé d’être promu en grade, tu peux aller trouver le psychiatrie de la place d’armes ou le médecin de la troupe et te présenter comme inapte à poursuivre ton service. Explique lui pourquoi il t’est impossible de continuer (et pas pourquoi tu n’aimerais pas continuer) et fais-le également savoir à ton supérieur.
    • Si tes supérieurs veulent te forcer à continuer, il vont te soumettre une « proposition ». Même s’ils n’ont pas besoin de ton accord, ils veulent tout de même ta signature. Ne signe pas ! Et ce, même si on te menace de sanctions. La signature a un caractère symbolique et prouve à ton supérieur que ta volonté peut être brisée.

Bonne chance à tous ! Et si quelque chose n’est pas encore clair : coordonnées en haut de la page.

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