L’initiative contre le commerce de guerre n’a pas été acceptée aujourd’hui. Obtenir plus de 42% de OUI constitue un grand succès pour une initiative issue du GSsA et des Jeunes Vert.e.s. L’initiative a permis de mettre en évidence les investissements mortifères de la Banque nationale et des caisses de pension.

Les récoltes de signatures pour l’initiative contre le commerce de guerre ont été lancées début 2017 avec une action spectaculaire. L’activiste de longue date du GSsA Louise Schneider a sprayé « l’argent pour les armes tue » sur le mur placé devant la Banque nationale – alors en travaux. Une acceptation de l’initiative aurait été encore plus spectaculaire. La Suisse aurait ainsi interdit toute forme de financement d’entreprises productrices de matériel de guerre par ses institutions financières. Le très bon résultat obtenu par cette initiative issue du GSsA et des Jeunes Vert.e.s montre qu’il est nécessaire d’agir. Concrètement, le comité d’initiative exige :

  1. L’interdiction complète du financement direct et indirect des entreprises productrices de matériel de guerre prohibé (armes à sous-munitions, mines antipersonnel, armes nucléaires, biologiques et chimiques)
  2. La ratification immédiate par la Suisse du traité sur l’interdiction des armes nucléaires
  3. Des contrôles sérieux et réguliers du Seco dans le domaine du financement de matériel de guerre prohibé

La co-secrétaire du GSsA Aline Bressoud tire un bilan positif : « durant la campagne de votation nous avons pu porter à la connaissance de toute la population les investissements mortifères de la Banque nationale et des caisses de pension. Le fait que l’initiative ait été acceptée par une majorité des femmes et des jeunes constitue un sérieux avertissement pour l’industrie internationale de l’armement. Son temps est compté. Le monde est de plus en plus marqué par une génération jeune et féministe, qui continuera à lutter à l’avenir contre les investissements dans le matériel de guerre. »

Le camp du NON s’est fait remarquer à plusieurs reprises durant la campagne par sa communication de fausses informations et chiffres. Ainsi, les adversaires ont été incapables jusqu’à bout de la campagne d’expliquer d’où venait leur chiffre bien trop élevé de PME concernées par l’initiative. Le contenu de l’initiative a lui aussi plusieurs fois été déformé, une vidéo officielle de la Confédération confondant par exemple les biens à double usage avec du matériel de guerre.

Oleg Gafner, coprésident des Jeunes Vert.e.s affirme: “Nous avons clairement gagné le débat sur la morale et sur le fond. Le camp du NON l’a compris dès le début. C’est pourquoi il a choisi d’éviter toute discussion sur le contenu réel de l’initiative. Le résultat du jour renforce notre engagement pour un monde pacifique. Tant que l’argent suisse tuera, notre lutte continuera.”