Hier, le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung ont publié une étude qui montre l’ampleur du financement des producteurs de matériel de guerres par les institutions financières suisses.  En tout, plus de 15 milliards de dollars parviennent de manière directe et indirecte à l’industrie internationale de l’armement.

Pour la première fois, nous disposons d’une analyse complète sur l’ampleur du financement des entreprises productrices de matériel de guerre par les institutions financières suisses. Sur la base de ses recherches, l’institut néerlandais de renommée internationale Profundo a mis en évidence les flux financiers suivants :

  • En tout, plus de 15,3 milliards de dollars US issus des institutions financières suisses parviennent aux entreprises d’armement internationales ; le financement indirect se monte à 10,8 milliards alors que le financement direct se monte à 4,5 milliards.
  • Crédit Suisse et UBS financent de manière directe des entreprises productrices d’armements nucléaires. Les financements directs du Crédit Suisse se montent à 2,5 milliards de dollars US alors que ceux d’UBS sont de 628 millions de dollars.
  • La Banque nationale suisse investit près de 2 milliards de dollars US dans des producteurs de matériel de guerre, dont 1,5 milliard dans des entreprises productrices d’armements nucléaires.

Aline Bressoud, co-secrétaire du GSsA, affirme : « Cette étude montre l’immensité du financement des producteurs de matériel de guerre par les banques suisses et la Banque nationale. » Le coprésident des Jeunes Vert.e.s Oleg Gafner ajoute : «Le fait que la Banque nationale suisse participe au financement d’entreprises productrices d’armes nucléaires avec la richesse nationale est tout simplement révoltant. »

L’initiative contre le commerce de guerre exige la fin des investissements dans l’industrie internationale de l’armement. Cette interdiction de financement touche avant tout la BNS, les caisses de pension et les fondations. L’initiative exige néanmoins également que la Confédération mette en place des conditions analogues pour les banques et les assurances. Cette formulation ouverte laisse une marge de manœuvre suffisante au Parlement pour trouver des solutions praticables pour les banques et les assurances dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative.

Voici l’étude complète : 2019_115_Swiss_investments_in_arms_companies_201022_International