Redebeiträge der Kundgebung für einen gerechten Frieden in Israel/Palästina vom 09. Dezember 2023 in Bern

Hier finden Sie die Redebeiträge der Kundgebung für einen gerechten Frieden in Israel/Palästina vom 09. Dezember auf der Schützenmatte in Bern. Folgende Beiträge befinden sich in diesem Beitrag:

Grusswort durch Guy Bollag, JVJP
Grusswort durch Jonas Heeb, GSoA

Rede von Alt-Bundesrätin Ruth Dreifuss
Rede der palästinensisch-schweizerischen Friedensaktivistin Shirine Dajani

Guy Bollag, JVJP

Ich begrüsse Euch ganz herzlich. Wir sind sehr viele und das ist gut so. Die jüdische Stimme für Demokratie und Gerechtigkeit JVJP hat diese Kundgebung mitorganisiert. JVJP ist Teil einer weltweiten jüdischen Protestbewegung. Wir lehnen die strukturelle Unterdrückung der Palästinenser:innen ab. Manche nennen diese Unterdrückung eine Form von Apartheid.
Wir verabscheuen ohne Wenn und Aber den Terror der Hamas. Das humanitäre Völkerrecht und die Menschenrechte gelten für alle!
Seit über 75 Jahren unterdrückt Israel die palästinensische Bevölkerung. In der israelischen Regierung arbeiten Faschisten mit. Einmal mehr gilt: Ein Volk, das ein anderes Volk unterdrückt, kann selbst nicht frei sein. Israel behauptet, der Staat aller Jüd:innen auf der ganzen Welt zu sein. Israel behauptet, in unserem Auftrag so zu handeln. Wir lassen uns nicht vereinnahmen.
Wir sagen «Not in our Name»! Nicht in unserem Namen!
Schweigen heisst zustimmen. Der Schweizerische Israelitische Gemeindebund als grösster Dachverband der jüdischen Gemeinden schweigt. Er schweigt zu den Pogromen der Siedler:innen in palästinensischen Ortschaften. Schweigt zum rassistischen Nationalitätengesetz in Israel, das alle nicht jüdischen Menschen seit Jahren systematisch diskriminiert. Der Dachverband unterstützt mit seinem Schweigen Israels Staats-Rassismus. Wir sagen dazu: «Not in our Name»! Nicht in unserem Namen!
Wir sind sehr froh, dass hier palästinensische Menschen auf Augenhöhe zu uns sprechen werden. Das ist hierzulande leider gar nicht selbstverständlich. Schon gar nicht in den Medien. Wir wünschen uns allen eine würdige und kraftvolle Kundgebung.
Wir fordern einen sofortigen Waffenstillstand, damit ein gerechter und dauerhafter Frieden in Israel/Palästina möglich wird.

Danke vielmals, dass Ihr alle gekommen seid.

Jonas Heeb, GSoA

Liebe Friedensbewegte

Es ist schon verrückt, in der Schweiz hier zu stehen, während wir durch Bilder, Videos und Beiträge jeden Tag sehen, was in Israel/Palästina passiert. Es schockiert uns, es macht uns traurig und betroffen – und doch können wir nur erahnen, was die Leute vor Ort, die Opfer, die Angehörigen oder diejenige, die unter katastrophalen humanitären Bedingungen leben müssen, tagtäglich vor Ort miterleben.

Umso schöner ist es euch alle hier zu sehen, wie ihr gemeinsam für Frieden, für Gerechtigkeit, für die Menschenrechte und das Völkerrecht einsteht. Es ist wahrlich nicht einfach, einen vermeintlich richtigen Weg zu finden, mit dieser Situation umzugehen. Die Präsenz hier heute auf der Schützenmatte zeigt, dass das Bedürfnis sichtbar da ist, fernab von Hass sich für einen gerechten Frieden in Israel/Palästina einzusetzen und diese Haltung rauszutragen.

Es ist unglaublich wichtig, dass wir so zahlreich ein Zeichen setzen können, ohne den Hass und die Gewalt zu reproduzieren. Jegliche Form der Gewalt, sei es der Terror der Hamas oder der Vergeltungsschlag der israelischen Armee, ist für uns als antimilitaristische Organisation nicht haltbar, nicht tolerierbar und klar abzulehnen. Wir verurteilen alle Kriegsverbrechen und solidarisieren uns mit allen zivilen Opfern! Die Hauptleidenden sind am Ende die Leute aus der Zivilbevölkerung auf beiden Seiten. Jene, die ihr Leben in diesem unsäglichen Krieg lassen müssen, jene, die ihre Angehörigen, Familie, Freunde, verlieren, jene, die keine Heimat mehr haben, jene, die in unmenschlicher Gefangenschaft gefoltert, vergewaltigt und traumatisiert wurden. Für uns ist klar: Es kann kein Ende geben, mit dieser Gewalt. Es braucht einen dauerhaften Waffenstillstand, die Gewalt muss ein sofortiges Ende finden. Unschuldige und unbeteiligte Personen werden von dem Leid nicht verschont bleiben, bis die die Einhaltung der Menschenrechte und die Achtung des Völkerrechts konsequent umgesetzt sind. Und genau dafür stehen wir heute gemeinsam ein.

Versuchen wir – wenn wir können – uns nicht dem Gefühl der Machtlosigkeit hinzugeben. Sondern kämpfen wir weiter. Für Frieden, Menschenrechte und Völkerrecht. Für ein sofortiges Ende der Gewalt. Für einen gerechten Frieden in Israel/Palästina. Herzlichen Dank.

Ruth Dreifuss, Alt-Bundesrätin

Nous tous, nous toutes vivons depuis plus de deux mois une succession de bouleversements émotionnels. Sidérés par la cruauté de l’attaque du Hamas du 7 octobre, nous nous sommes sentis honteux en tant qu’être humain de ce que des humains ont pu faire subir à d’autres humains. Nous avons ressenti la compassion pour les victimes assassinées, violées, terrorisées et prises en otage, l’empathie pour leurs proches. Et dès le premier jour nous avons vécu dans l’angoisse de ce qui allait suivre : une guerre dont les principales victimes sont les habitants et habitantes de Gaza et la violence déchaînée dans les territoires occupés. Ce sont tous ces sentiments qui nous réunissent aujourd’hui et nous font exiger la fin de la guerre.
Nous sommes aussi réunis pour exprimer notre solidarité avec les militants et les militantes, Israéliens et Palestiniennes, Palestiniens et Israéliennes, qui œuvrent depuis si longtemps pour une paix juste et durable, qui ne se découragent pas d’œuvrer au démantèlement du mur de haine qui séparent leurs communautés. Combien admirable est le travail de ces organisations au sein desquelles ces femmes et ces hommes coopèrent pour témoigner et contribuer à plus d’égalité, à un meilleur accès à la justice, à la santé, à la propriété, etc. Combien courageuses et engagées sont ces personnes qui dénoncent les exactions auxquelles se livrent certains de leurs compatriotes et les violations des droits humains dont leurs propres autorités se rendent coupables. Nos pensées reconnaissantes vont, parmi beaucoup d’autres, à Bassam et à Rami ; ayant chacun perdu une fille de la main d’un membre de l’autre camp, ils se sont engagés, parce qu’ils éprouvaient la même terrible douleur, dans une mission commune pour la paix. Ces porteurs d’espoirs, même minoritaires, même diffamés et parfois menacés, même après la mort de collègues, ont décidé de ne pas désespérer. Espérons avec eux et avec elles. Et soutenons-les.
Ce ne sont cependant pas seulement des émotions – le chagrin et la pitié – qui nous rassemblent. C’est la volonté tenace de faire respecter le droit international, en premier lieu la Déclaration universelle des droits humains (dont nous commémorons le 75e anniversaire) et les Conventions de Genève (dont nous sommes si fiers qu’elles portent le nom de notre ville). Parce que les humains sont capables du pire en temps de guerre, capables du pire lorsque leur victimisation, leurs traumatismes les poussent à la vengeance, aux représailles, à la négation de l’humanité de l’autre, il faut des règles, il faut des enquêtes, il faut des tribunaux pour nommer et juger les crimes de guerre, le crime d’agression, les crimes contre l’humanité et le crime de génocide.
Et puis, c’est la raison qui nous conduit à manifester ensemble, non seulement en faveur du cessez-le-feu, mais surtout pour une paix juste et durable dans la région. Les guerres successives depuis 75 ans sont le résultat d’une longue liste d’occasions ratées, parfois par les uns, parfois par les autres, souvent par les deux en même temps. Car on n’écrase ni la colère ni la peur avec des bombes ou des missiles, on ne soulage pas le deuil des uns en provoquant le deuil des autres, on n’éradique pas le fanatisme par la guerre, on ne rompt pas le cycle de violence par plus de violence. On ne peut espérer que les prochaines générations puissent être pacifiques si elles sont mobilisées pour se combattre et grandissent dans le mépris ou la haine, sans jamais avoir réellement la possibilité de connaître des personnes appartenant à l’autre communauté. Le voir dans le viseur d’une arme ou dans une vidéo de propagande haineuse condamne cette jeunesse à perpétuer les erreurs des aînés. Chaque camp doit reconnaître que ce cycle mortifère est appelé à se perpétuer … à moins que le droit de deux communautés de vivre côte-à-côte soit pleinement respecté.
Un dernier motif d’être présents, nous appuyant les uns sur les autres, partageant émotion, solidarité et raison, c’est la nécessité de lutter contre la résurgence de l’islamophobie et de l’antisémitisme dans nos sociétés. La haine et l’intolérance sont comme les taches d’huile : elles ont tendance à s’étaler, à conquérir des espaces de plus en plus larges, à provoquer jusque loin de leur centre cette déshumanisation qui fait qu’on ne voit plus le visage de l’autre mais la caricature déformante du groupe auquel, entre autres identités, il ou elle appartient.
A qui s’adresse notre insistant appel en faveur d’un cessez-le-feu immédiat ? D’abord aux autorités d’Israël et aux dirigeants du Hamas : l’attaque contre les villages du sud d’Israël, l’assassinat, la torture, le viol et l’enlèvement de centaines de victimes civiles ont déclenché un nouveau cycle de violence, qui, à Gaza, a blessé, tué, déplacé, privé de leur logement et d’aides existentielles des milliers de victimes innocentes. Ces violences doivent cesser, immédiatement, non seulement à cause de l’insoutenable souffrance imposée à des êtres humains, mais aussi parce que cette guerre risque de s’étendre à l’ensemble de la région et qu’elle sème la haine bien au-delà de celle-ci.
C’est pourquoi nous nous adressons aux gouvernements qui ont soutenu et soutiennent encore l’un ou l’autre des camps en présence : ne versez pas d’huile sur l’incendie qui ravage Gaza. Intervenez en faveur d’une trêve immédiate. Soutenez maintenant les forces de paix de part et d’autre et l’aide humanitaire si nécessaire à la population gazaouis. Offrez vos bons offices pour faciliter des négociations pour une paix durable, la reconnaissance des droits des Palestiniens à l’autodétermination, la sécurité et l’absence de discrimination pour tous les habitants et habitantes d’Israël. Et prenez position contre l’antisémitisme et l’islamophobie : vous avez la responsabilité de protéger chacun et chacune qui vit dans votre pays contre les discriminations, les injures, les menaces et les actes violents. Ce message s’adresse évidement aussi à la Suisse. Pour nous, elle s’adresse même tout particulièrement à la Suisse.
Car la tragédie actuelle doit être la dernière d’un conflit qui, depuis au moins trois générations, ne trouve pas de solution durable. Un conflit qui périodiquement rouvre les plaies et ravive les traumatismes. Un conflit qui s’aggrave parce que la réalité est modifiée par des actions illégales dans les territoires occupés. Un conflit qui ne peut être surmonté qu’au prix de sacrifices : il s’agit des droits à la terre, à l’eau, à la nationalité, à la souveraineté et à la sécurité.
Et nous nous sentons, en tant que Suissesses et Suisses, en tant qu’Européens et Européennes, co-responsables du sort des peuples du Proche Orient. Parce que leur histoire est étroitement liée à la nôtre, des conséquences de la première guerre mondiale et de la fin de l’Empire Ottoman comme des pogromes et de la Shoah. C’est pourquoi nous sommes rassemblés. Nous n’acceptons pas d’être tétanisés par la violence, paralysés par l’angoisse et un sentiment d’impuissance. Nous assumons notre responsabilité en faisant entendre nos voix, des voix en faveur de la paix et de la justice.

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Ce qui suit est la partie de mon intervention à la manifestation du 9 décembre à Bern que j’ai prononcée en allemand. Dans le texte ci-dessus en français il a été adapté pour éviter les répétions.

An wen richten wir unseren eindringlichen Appell für eine sofortige Waffenruhe, an wen richten wir unsere Friedensbotschaft und unsere Hoffnung auf Gerechtigkeit für alle? Zuerst an die Behörden Israels und an die Entscheidungsträger der Hamas: Der Angriff auf die Dörfer im Süden von Israel, das Ermorden von Hunderten von zivilen Opfern und das Verschleppen von Geiseln haben einen neuen Zyklus von Gewalt ausgelöst, der in Gaza zehntausende Menschen verletzt, getötet, vertrieben und lebenswichtiger Hilfe beraubt hat. Dieser Zyklus der Gewalt muss gebrochen werden, sofort, nicht nur wegen dem Leid der Opfer und der Geopferten, sondern weil dieser Krieg sich auf die ganze Region auszudehnen droht und sogar in vielen Ländern ausserhalb der Region Hass sät.
Deswegen wenden wir uns an die Regierungen, welche die eine oder die andere Seite des jahrzehntelangen Konflikts zwischen Israel und Palästina unterstützen: Nehmen sie Stellung gegen Antiislamismus und gegen Antisemitismus, schützen sie alle Mitbürgerinnen und Mitbürger vor Diskriminierungen, Beleidigungen, Drohungen und Gewalt. Und giessen sie kein Öl in den Brand, der Gaza bis auf den Grund zerstört. Fördern und fordern sie die Waffenruhe. Und fördern und fordern sie Gerechtigkeit für die Palästinenser, Sicherheit und gleiche Rechte für die Bewohner und Bewohnerinnen Israels. Wir wenden uns auch an den Bundesrat und an das Schweizerische Parlament: Unterstützt die Friedensaktivisten und -aktivistinnen in Israel und Palästina, fördert die humanitäre Hilfe an die Bevölkerung von Gaza, fordert den sofortigen Waffenstillstand.
Denn die jetzige Tragödie muss die letzte sein von einem Konflikt, der bis jetzt über eine so lange Zeit keine nachhaltige Lösung gefunden hat. Für einen Konflikt, der immer wieder Wunden und Traumata aufreisst und immer schwieriger zu überwinden wird, weil Fakten geschaffen werden, die nur mit Opfer überwunden werden können: Die Flüchtlinge, die Siedlungen in den besetzten Gebieten, die Rechte auf Boden und Wasser, um nur einige der Knacknüsse zu erwähnen.
Und wir fühlen uns als Schweizer und Schweizerinnen, als Europäerinnen und Europäer mitverantwortlich für das Los der Menschen im Nahen Osten, weil ihre Geschichte so eng mit der unsrigen verbunden ist, mit den Folgen des ersten Weltkrieges, dem Ende der osmanischen Herrschaft und mit der Verfolgung der Juden. Deswegen stehen wir hier versammelt. Weil wir aus der Erstarrung vor der Gewalt uns befreit haben und Akteure für Frieden und Gerechtigkeit sein wollen.

Ich danke Euch allen.

Shirine Dajani, palästinensisch-schweizerische Friedensaktivistin

Mein Name ist Shirine Dajani. Ich bin Palästinenserin. Ich habe meine Sprache, unsere Kultur, unseren Humor und unsere Leidenschaft überallhin mitgenommen, und es hat mich am Leben erhalten.

Das alles hat trotz allem, was ich gesehen und durchlebt habe, meine Menschlichkeit bewahrt.

Die Familie meiner Mutter stammt aus Haifa. Die Familie meines Vaters aus Yaffa. Meine beiden Familien wurden 1948 aus ihren Häusern und aus ihrem Land in Palästina deportiert und nach Beirut, im Libanon, gebracht, wo sie zu Flüchtlingen wurden. Von einem Tag auf den anderen wurden sie staatenlos, mussten alles zurücklassen und durften nie wieder in ihre Heimat, in ihr Land zurückkehren.

Ich weiß, welche Verwüstungen ein Krieg anrichten kann. Und vor allem, was er Kindern antun kann.

Ich war ein kleines Kind während des libanesischen Bürgerkriegs, eines blutigen und schrecklichen Krieges, in dessen Verlauf die israelische Armee 1982 in den Libanon einmarschierte.

Ich war nur wenige Wochen alt, als eine libanesische Miliz mit Hilfe der israelischen Armee die Flüchtlingslager Sabra und Shatila in Beirut stürmte und Tausende von unbewaffneten Männern, Frauen und Kindern abschlachtete. Es hieß, es seien keine Schüsse, sondern nur Schreie zu hören gewesen, weil die palästinensischen Flüchtlinge mit Messern massakriert worden seien.

Meine Familie hatte das Glück, dem Tod zu entgehen, da sie nur 15 Minuten von den Lagern entfernt eine Bleibe gefunden hatte. Meine Familie tat, was sie konnte, um mich körperlich, aber auch seelisch vor den Schrecken des Krieges zu schützen.

Ich hatte ein Spiel, das ich jeden Tag mit meiner Tante Hayat in unserer Wohnung spielte. Ich ging durch die Häuser in unserer Straße, eins nach dem anderen, und fragte meine Tante: Können die Israelis dieses Haus angreifen? Und meine Tante sagte: Ja, das können sie. Und ich zeigte auf das nächste Haus: Können die Israelis dieses Haus angreifen? Und sie sagte: Ja, sie können. Und das machte ich mit allen Häusern in unserer Straße, bis ich zu unserem Haus kam. Und ich fragte: Was ist mit unserem Haus? Und sie sagte: Nein, dieses Haus ist von Gott beschützt, es ist unantastbar, du bist hier sicher. Jetzt, wo ich älter und selbst Mutter bin, bricht mir das Herz bei dem Gedanken, was sie jeden Tag durchmachen mussten, während sie versuchten, mich vor den unvorstellbaren Schrecken des Krieges zu schützen.

Die letzten zwei Monate haben mich direkt in diese Zeit in Beirut zurückversetzt, eine Zeit der Trauer, der ständigen Angst und der Sorge um die eigene Existenz und die Existenz des Volkes. Ich frage mich: Wie sind wir hierher gekommen? Schon wieder? Was ich in den letzten zwei Monaten gesehen habe, hat in mir eine tiefe Verzweiflung über unsere Menschlichkeit oder deren Fehlen ausgelöst.

Wie konnten wir zu einer Gesellschaft werden, die den Tod von Kindern als akzeptables Mittel zum Zweck akzeptiert? Was muss in unserer Psyche geschehen, damit wir ihre Tötung rechtfertigen, selbst auf unglaublich brutale und groteske Weise?

Das nennt man Entmenschlichung.

Es ist eine Art, uns selbst zu belügen, wenn wir einer bestimmten Gruppe von Menschen ihre Menschlichkeit absprechen, so dass wenn wir diesen Menschen ihr Leben nehmen, vorgeben können, ein reines Gewissen zu haben.

Von der Unterdrückung und Vernichtung von Völkern in Amerika, Afrika, Australien bis hin zu Europa wurden Propagandakampagnen zur Entmenschlichung ganzer Gruppen von Menschen eingesetzt.

Kakerlaken. Wilde. Halbblüter. Untermenschen. Ratten.

Es ist nicht leicht für das Gewissen, eine Menschenfamilie zu töten. Es ist viel einfacher, eine Familie von Ratten zu töten.

Menschliche Tiere. Human Animals. Mit diesen Worten beschrieb ein hoher Beamter in Israel die Palästinenser in Gaza. Netanjahu beschrieb die Invasion in Gaza als “Kampf zwischen den Kindern des Lichts und den Kindern der Finsternis, zwischen der Menschlichkeit und dem Gesetz des Dschungels”.

Oder die furchterregendste und tödlichste Aussage von allen ist das, was Netanjahu vor ein paar Wochen sagte:” Ihr müsst euch daran erinnern, was Amalek euch angetan hat. Und wir erinnern uns.” Amalek.

Wie kann ein demokratisch gewählter Ministerpräsident eines angeblich modernen Staates mit funktionierendem Rechtssystem einen derart hasserfüllten Aufruf zu Gewalt und zu Massker machen? ohne Folgen?

Dies sind die Worte, die im israelischen Radio und in israelischen Zeitungen verbreitet werden, um Menschen zu entmenschlichen. Und Europa hat gar nicht reagiert darauf. Die Palästinenser leben seit vielen Jahrzehnten unter einer brutalen Besatzung. Sie können nirgendwo hingehen. Die Palästinenser im Gazastreifen und im Westjordanland sind keine Bürger irgendeines Landes: Sie sind Flüchtlinge, sie können nicht wählen, sie haben keine Rechte und sie haben auch keinen Ausweg. Im Gazastreifen kontrolliert Israel alles, was ein- und ausgeht: Lebensmittel, Wasser, Strom.

Wie kommt es, dass die internationale Gemeinschaft, die Schweiz, Europa, sich nicht gegen diese illegale Besetzung ausgesprochen hat? Gegen dieses Regime der Annexion, der Besetzung, der Blockade, der ständigen Angriffe und der ständigen Menschenrechtsverletzungen?

Wie kommt es, dass in 2023, die internationale Gemeinschaft, die Schweiz und Europa eingeschlossen, nicht alles in ihrer Macht Stehende getan hat und noch immer nicht tut, um den Bombenhagel auf Gaza zu stoppen und einen Waffenstillstand fordert? Wie kann ein die Israelische Regierung Flugblätter über Gaza abwerfen mit dem Koranvers “and the flood took them for they were wrongdoers”, ohne dass ein Aufschrei durch die Reihen geht?

Ist es, weil die Palästinenser schlicht und einfach nichts wert sind? Was haben die Kinder in Gaza gemacht um solche Mishandlungen zu erfahren? Stellen Sie sich vor sie sind 2005 in Gaza geboren worden und sind nun 18 Jahre alt. Bis heute sind Sie Zeuge von 5 Kriegen geworden – falls sie das Glück hatten zu überleben. Oder sollte man sagen das Pech?

Während ich heute hier zu euch spreche, während Gräueltaten gegen die Menschen im Gazastreifen verübt werden, während Palästinenser inklusive Kinder im Westjordanland ohne Anklage verhaftet und von israelischen Soldaten gefoltert werden, während die Gewalt der Siedler sich weiterhin gegen die Machtlosen und Unbewaffneten richtet, sollten wir uns alle fragen, was sind unsere Gesetze wert?

Entweder glauben wir an Gleichheit und Gerechtigkeit für alle, oder wir glauben nicht an Gleichheit und Gerechtigkeit. Wir können nicht sagen, dass wir an eine gleichberechtigte Gesellschaft hier in Europa glauben, wenn wir nicht bereit sind, die gleichen Gesetze für alle Menschen überall außerhalb Europas aufrechtzuerhalten.

Ich würde niemals akzeptieren, dass Israelis, Juden oder irgendjemand ein Kollateralschaden für eine militärische Operation oder eine nationale Agenda ist. Ich akzeptiere nicht, dass der Tod eines unschuldigen Zivilisten ein gerechtfertigtes Mittel zum Zweck ist.

Ich trauere um jeden einzelnen israelischen Zivilisten, der oder die am 7. Oktober getötet wurde. Ich akzeptiere auch nicht, dass ein einziger getöteter Palästinenser ein akzeptables Mittel zum Zweck ist. Wir sind bei über 7.000 getöteten Kindern angelangt, 20,000 Menschen, ohne die Tausenden zu zählen, die noch unter den Trümmern eingeschlossen sind. Wer beschützt sie?

Alle Menschen verdienen Gerechtigkeit und Frieden. Aber es kann keinen Frieden ohne Gerechtigkeit geben. Jeder Versuch eines Friedens ohne Freiheit für die Palästinenser ist unaufrichtig und wird niemals funktionieren. Das absolute Minimum ist jetzt ein dauerhafter Waffenstillstand.

Was heisst Frieden und Gerechtigkeit? Das Recht zu existieren wie jeder andere Mensch auf der Welt.

Viele fragen mich wie sie helfen können. Berichtet was in Gaza passiert. Viele hier wissen sehr wenig darüber, weil viele Medien hier nichts bis wenig über die Gräueltaten berichten. Gebt denjenigen eine Stimme die keine haben. Eine Gräueltat wird niemals eine andere rechtfertigen.

Die internationale Gemeinschaft hat versagt. Wir haben versagt, wenn es darum geht, Palästinenser zu schützen, wir haben versagt, diese Menschen, diese Kinder, diese Familien zu schützen, wir haben versagt, zu verhindern, dass sie auseinandergerissen werden, im wahrsten Sinne des Wortes auseinandergerissen werden, und wir haben auch versagt, Israelis zu schützen. Wie Sie bei dem schrecklichen Anschlag am 7. Oktober gesehen haben, haben wir beim Schutz israelischer Kinder, Frauen und Männer komplett versagt.

Die israelische Regierung hatte jahrelang geglaubt, sie könne 2,2 Millionen Menschen auf unbestimmte Zeit in einen Käfig sperren. Sie behauptete, dies würde die Israelis schützen. Das ist nicht der Fall.

Im Libanon, als ich 5 Jahre alt war, erklärte mir meine Mutter den Unterschied zwischen Juden und den israelischen Streitkräften. Während sie mir das erklärte, wurde draussen Jagd auf Palästinenser gemacht wurde. Sie sagte mir, dass wir nie gegen das jüdische Volk gewesen sind und auch nie gegen es sein werden. Da habe ich verstanden, dass Antisemitismus und Antizionismus zwei völlig verschiedene Dinge sind.

Meine Mutter hat ihre Menschlichkeit nie verloren. Und sie hat mir beigebracht, wie ich meine bewahren kann. Wenn wir unsere Menschlichkeit unterdrücken, sind wir in der Lage, die abscheulichsten Verbrechen zu begehen. Wir wissen das weil wir dies schon mehrmals erlebt haben. In Ruanda, in Armenien, in China und in Europa während dem Holocaust. Genau hier in Europa. Ich habe eine 7-jährige Tochter. Und ich erzähle ihr genau das, was mir meine Tante Hayat erzählt hat. Und was meine Mutter mir erzählt hat.

Ich weiß, dass es für die hier Anwesenden, die Palästina vor 1948, vor der Nakba, nie erlebt haben, schwierig, vielleicht unmöglich ist, sich vorzustellen, wie es war. Meine Großeltern und meine Onkel und Tanten haben es erlebt. Palästina war eine blühende Gemeinschaft, in der palästinensische Muslime, Christen und Juden Seite an Seite als Nachbarn lebten.

Während die Juden genau hier, wo ich stehe, in den 1930er und 40er Jahren verfolgt wurden, haben in Palästina Juden, Christen und Muslime gegenseitig auf ihre Kinder aufgepasst und gemeinsam das Brot gebrochen. Lasst euch von niemandem sagen, dass das nicht möglich ist.

Wir haben Hunderte, Tausende von Jahren so gelebt. Wir sind die Wurzeln der Koexistenz. Ich war noch nie so stolz darauf, Palästinenserin zu sein. Ich weiß, dass wir unseren Weg zurück zu unserer Menschlichkeit finden können. Lasst euch von niemandem etwas anderes einreden.