Seuls une quinzaine de mois ont été nécessaires pour réunir plus de 130‘000 signatures. La Chancellerie fédérale a aujourd’hui fait savoir que l’initiative contre le commerce de guerre a officiellement abouti.
« Nous avons pu déposer l’initiative trois bons mois avant la fin du délai autorisé pour la récolte des signatures. Cela tient, d’une part, à l’important engagement de chacune des organisations impliquées dans ce projet », explique Maja Haus, co-présidente des Jeunes Vert-e-s. « Cela démontre aussi clairement que le financement des producteurs de matériel de guerre est un thème sur lequel les votant-e-s veulent désormais pouvoir s’exprimer. »
L’initiative demande à ce que toutes formes de financement des producteurs de matériel de guerre par la Banque nationale suisse (BNS) et les institutions de prévoyance étatiques et professionnelles soient interdites. Judith Schmidt, secrétaire au Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), en est convaincue, « plus personne ne veut accepter qu’au moyen de notre argent soit produit du matériel de guerre avec lequel, en de nombreuses régions, des êtres-humains sont tués ». Les premiers effets de cette tendance se font déjà ressentir. En effet, plusieurs caisses de pension – dont celles de villes comme Zürich et Lucerne, ainsi que PUBLICA – ont partiellement ou totalement abandonné leurs investissements dans les entreprises productrices de matériel de guerre.
Le Conseil fédéral va devoir désormais donner son avis sur l‘initiative contre le commerce de guerre qui a été soutenue par une quarantaine de partis politiques et d’organisations. « Nous attendons de l’exécutif d’un pays de tradition humanitaire telle que la Suisse, un accueil positif de notre proposition », avance Youniss Mussa, secrétaire au GSsA. « Investir de l’argent dans les armes alors qu’il y a tant d’autres formes de placement humainement plus responsables n’est que pure hypocrisie ».